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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 18:12

~~"LA MEDECINE" de GUSTAVE KLIMT

fait partie d’un projet d’une série de cinq panneaux composant une fresque gigantesque, et qui devait décorer le plafond du hall principal de l’université de Vienne, commandée en 1894. Klimt était chargé de trois des panneaux : la Philosophie, la Médecine et la Jurisprudence.

Plafond de l'Université de Vienne
Plafond de l'Université de Vienne

Mais quand l’artiste présente ses études – et plus particulièrement "la Médecine" – à l’université et au ministre de la Culture, celles-ci sont vivement critiquées, tant à cause du traitement du sujet que pour la nudité du modèle. Et l’accueil de l’œuvre définitive, exposée lors de la 10ème édition de la Sécession viennoise en 1901, sera lui aussi plus que mitigé. La critique violente de la presse accuse alors Klimt d'outrager l'enseignement et de vouloir pervertir la jeunesse . On lui reproche ses peintures scandaleuses, immorales, trop érotiques.

Pris au cœur d’un véritable scandale et face à la pression de 87 membres de l’université opposés à ces œuvres, il est décidé en 1905 que trois d’entre elles, La philosophie, La jurisprudence et La médecine, ne figureraient pas sur le plafond du hall de l’établissement. Gustav Klimt est alors contraint de rembourser l’avance qu’il a touché pour sa commande, soit plus de 30.000 couronnes.

Hygie seule partie du tableau dont on a une photo couleurs
Hygie seule partie du tableau dont on a une photo couleurs

~~LE TABLEAU DE KLIMT :

Dans "la Médecine", le fleuve de la vie qui charrie des corps emportés par le destin, où toutes les étapes de la vie sont mêlées, de la naissance à la mort et que l’on voit en proie à l’extase ou à la douleur est une vision considérée comme dégradante car elle souligne l’impuissance de la médecine face aux forces indomptables du destin au lieu d’en exalter les mérites.

D’ailleurs, Hygie la déesse de la guérison tourne le dos aux humains, à la fois hiératique, femme fatale, énigmatique et indifférente. A droite, la roue de la vie est formée par des corps nus contorsionnés, d’où surgissent un squelette et une femme drapée d’un voile rouge. A gauche, une figure féminine flotte dans l’espace, un nouveau né à ses pieds ; elle incarne la vie, mais est reliée à la roue par son propre bras qu’elle tend et par celui d’un homme qui l’agrippe.

Hygie se dresse au premier plan, représentée conformément à l’iconographie traditionnelle avec un serpent à plusieurs replis sur son sein, qui avance la tête pour boire dans une coupe.

L’œuvre, trop érotique, fit scandale, d’autant qu’elle ne montre pas les pouvoir de la médecine, mais suggère plutôt que nul n’échappe au déclin ni à la mort. La reproduction d'une partie du tableau avec le personnage d'Hygie constitue tout ce qui reste des trois peintures en dehors des photos noir et blanc qui sont exposées à Vienne au musée Albertina.

Photo Noir et Blanc du tableau original de Klimt

Photo Noir et Blanc du tableau original de Klimt

~~~~ MON TRAVAIL DE REPRODUCTION :

Passionnée par ce tableau dont j’ai vu la photographie au format original de 430 x 300 cm, au Musée Albertina de Vienne, j’ai désiré en faire une reproduction en couleurs. Je me suis appuyée sur différents documents et livres, sur les esquisses préliminaires de Klimt et sur mon expérience de la copie de plusieurs tableaux de Klimt. ~~

J’ai choisi un format plus modeste 146 x 97 cm et j’ai commencé le travail par le personnage d’Hygie pour laquelle on dispose d’une photo couleurs ce qui m’a permis d’ aborder les autres personnages de proche en proche afin d’harmoniser le tout. Dans le livre « Gustav Klimt » aux éditions Prestel de Munich, le chapitre « Die Fakultätsbilder ‘Medizin aund Philosophie’ » rédigé par Alice Strobl, mentionne que l’allégorie de la Maladie est recouverte d’un voile rouge et l’allégorie de la Mort porte un voile noir

LA MEDECINE , Reproduction d'un tableau de KLIMT  qui n'existe plus

~~QU'EST DEVENUE LA TOILE ORIGINALE ?

Le collectionneur d’art juif August Lederer, qui avait réuni plusieurs peintures (parmi lesquelles d’authentiques chefs d’œuvre dont la célèbre « Frise Beethoven », qu’il avait acquise en 1903 après l’exposition de la Sécession de 1902, détaché des murs et roulé en 7 morceaux) est mort en 1936, deux ans avant l'Anschluss, annexion de l'Autriche volontaire à l'Allemagne nazie.

La collection a été confisquée à sa veuve Serena par le pouvoir Nazi en 1940 ; Serena s’est alors enfuie à Budapest, où elle est morte trois ans plus tard. La Gestapo a transféré la collection (à l’exception de la frise Beethoven, heureusement stockée ailleurs) au château Immendorf, dans le sud de l’Autriche, pour la protéger des bombardements des Alliés sur Vienne ; preuve qu’ils appréciaient l’art de Klimt et que s’ils en avaient spolié les Juifs, ils comptaient bien s’approprier les œuvres plutôt que de les détruire.

En 1943, le Troisième Reich avait d’ailleurs parrainé une exposition des œuvres de Klimt à Vienne. Si les nazis haïssaient l’art moderne en général qu’ils qualifiaient d’art «dégénéré», il y avait cependant des nuances dans leur position : en Autriche, Gustav Klimt était même célébré comme un symbole national.

Que s’est-il passé alors à Immendorf ? Il faut d’abord se rappeler que le 8 mai 1945, date de la destruction des œuvres, est aussi le jour de la capitulation sans condition du Troisième Reich : Hitler s’était suicidé une semaine plus tôt dans son bunker de Berlin. Les unités SS en déroute, commettaient alors les pires exactions. L’une d’elles, arrivée le 7 mai au château d’Immendorf, avait découvert par hasard les œuvres d’art entreposées. Le propriétaire du château a rapporté plus tard, que les officiers SS avaient admiré les peintures de Klimt ; l’un d’eux aurait déclaré que ce serait un «péché» de laisser les Russes mettre la main sur elles.

Selon un rapport de police de 1946, les officiers SS "ont organisé une orgie toute la nuit dans les appartements du château". Le lendemain, l'unité de SS a posé des explosifs dans les quatre tours du château avant de s’enfuir. Un homme est retourné pour allumer le feu dans l’une des tours. Le feu s’est propagé et tout a finalement explosé. Le château d’Immendorf a brûlé pendant quatre jours. Rien n’a pu être sauvé de tout ce qu’il contenait ; ses ruines ont ensuite été démolies.

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commentaires

D
merci pour cet article très instructif, et surtout pour la splendide reproduction couleur. J''ai appris l'existence de cette oeuvre de Klimt en visitant l'expo Freud au musée du judaïsme à Paris.
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A
Le plafond de l'université de Vienne est original et typique. La reproduction des tableaux nécessite le savoir-faire pour avoir des bons résultats.
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R
L'art de la reproduction de tableau de Klimt comme nulle part ailleurs :<br /> http://www.reproduction-tableau-art.com
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  • : Elisabeth Nicoly Artiste Peintre
  • : Artiste peintre autodidacte, j'ai abordé différentes techniques, toutes au service d'un art figuratif. Copie et portraits ont été mes domaines de prédilection : portraits d'ancêtres, portraits d'enfants, portraits à la manière de...
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